Je suis bipolaire
Pour ceux et celles qui viennent de rejoindre mon blog
Je suis bipolaire à tendance schizophrène et il y a 4 ans je suis sortie de mon silence pour faire connaître la maladie
Moi je les appelle "troubles psychiatriques de l'humeur"
Mes troubles se définissent par l'alternance de périodes d'excitation d'intensité importante, de créativités intellectuelles et manuelles, de périodes de dépression d'intensité modérée souvent mélancolique et d'une fatigue démesurée.
Mes symptômes dépressifs et maniaques ont été très fréquents et leur diagnostic n'a pas été évident.
Pour faire le diagnostic de ma bipolarité cela à pris plusieurs années, 10 ans et 3 médecins différents avant qu’elle ne soit diagnostiquée.
Il semble exister une prédisposition génétique pour moi.
Mes symptômes:
Plus précisément, cette affection cyclique se caractérise par des accès d'excitation mentale (appelée manie) qui alternent avec des accès de dépression (appelée mélancolie). Habituellement, le malade retrouve un état normal entre, moi non, viennent se greffer, hallucinations importantes et dédoublement de la personnalité. Vous connaitrez Mary, et mes fantômes aux fil des semaines.
Ma psychose maniaco-dépressive s'est manifestée chez moi vers 7 ans. La crise de manie se traduit par une fuite des idées s'accompagnant :
# D'euphorie
# D'optimisme exagéré
# D'une augmentation de la libido
# De mégalomanie (délire immodéré de puissance)
# De crises d'euphorie
# D'extravagances la plus totale
# D'état d'excitation extrême pendant lequel je suis très désinhibée: par exemple, je suis capable de déchirer mes vêtements, de hurler, de faire des achats inutiles et extrêmement onéreux, etc…
# D'abus d'alcool ou de drogue.
Ma crise de mélancolie, quant à elle, correspond à : une fatigue comateuse
# Un ressenti de sensations internes de malaise
# Une tristesse
# Un profond pessimisme
# Une mésestime de soi
# L'indifférence pour le monde environnant
# Des troubles du sommeil à type d'insomnie
# Des troubles de la libido
# Une angoisse assez intense
# Une culpabilité
Evolution de la maladie en géneral:
Celle-ci se fait le plus souvent vers un raccourcissement des intervalles libres et vers une augmentation de la durée des accès. Le danger le plus grave de ces épisodes est le suicide et environ 20 % des patients atteints de psychose maniaco-dépressive décèdent de cette manière, raison pour laquelle ils nécessitent une surveillance étroite et attentive. La crise de mélancolie, d'autre part, s'accompagne
de ce que l'on appelle une inhibition intellectuelle avec manque de concentration et fabrication lente des idées. Les gestes sont ralentis, l'indécision est habituelle avec un sentiment d'impuissance et une absence de volonté (aboulie).
Il faut savoir que l'on ne guérit jamais de la bipolarité mais qu'on peut parvenir à la stabiliser.
Je suis pour le moment assez stable du à un fort traitement et un travail de chaque instant sur moi.
Je ne me plains pas, j'écris pour les autres malades qui n'ont pas encore osés parler et pour les familles qui ne comprennent pas la gravité de la maladie.
ValL
Coup de gueule
La bipolarité, les troubles bipolaires sont devenus très tendances dans tous les milieux, à tel point que nous, les malades, sentons un manque de crédibilité de cette maladie cauchemardesque.
Alors oui nous avons tous un côté bipolaire, mais non nous ne sommes pas tous atteints et heureusement.
Il faut savoir qu'il faut entre 8 et 10 ans pour être diagnostiqué et recevoir le traitement adéquat qui essaiera de stabiliser le patient.
Il est aussi inacceptable que certains médecins prescrivent ces traitements au bout de seulement quelques séances de thérapie.
Ou le contraire pour nous les diagnostiqués qu'on balade de médecin en médecin, nous proposant des cliniques privées hors de prix ou des hôpitaux psychiatriques qui font de nous des ramolos du cerveau !!!
Etre bipolaire n'est pas un jeu, même si certains peuvent le croire. Il faut aussi arrêter d'associer les suicides, les violences conjugales, la drogue, l'alcool et tous les délits petits ou grands avec ces troubles mentaux.
Je me bats pour légitimer cette maladie dont je suis atteinte.
J'ai écrit 2 livres dans lesquels je ne cache rien, justement pour faire comprendre la gravité des symptômes.
Il faut que les gens apprennent à faire la différence entre une dépression plus ou moins longue et passagère, un burnout (très à la mode aussi), des hauts et des bas, et la bipolarité qui n'a rien à voir.
L'autodérision, j'adore, mais il faut l'employer avec délicatesse, ce que je fais sur mes pages Fb, mais quand on entend: " t'es bipo ", il y a de quoi se mettre en colère ! On ne dit jamais à une personne atteinte d'un cancer: le "t'es canç"...
C'est rentré dans le quotidien du cinéma ou de la TV, de coller un ou une bipolaire, rôle qui n'est pas toujours très bien joué, mais c'est dans l'air du temps.
Et la cerise sur le gâteau, un propriétaire à donné le nom "Bipolaire" à son cheval de course.
Je pense que si on parlait plus de "troubles psychiatriques du comportement" beaucoup ne seraient plus bipolaires.
Il faut savoir que derrière ce terme employé à profusion, des gens souffrent souvent en silence pour éviter justement tous les amalgames et les plaisanteries douteuses.
Je suis bipolaire, j'aide plusieurs malades à sortir du silence à travers mes livres, mes échanges et mes rencontres, mais quand on tombe sur certains regards ou médisances, il arrive de basculer à nouveau du mauvais côté.
Que je sois heureuse, triste, énervée, douce, méchante, créative, en état d'ébriété, calme ou hyperactive, je reste une malade psychiatrique qui a besoin de soins permanents, d'une hygiène de vie surveillée, de personnes qui la comprennent et qui l'aiment assez pour la soutenir.
Alors que les bipolaires qui le deviennent du jour au lendemain, les capricieux qui se servent de cette excuse pour cacher leurs vices, ou les médecins qui ne sont pas assez informés sur les risques d'une personne atteinte de ces troubles mal soignés, réfléchissent avant de parler
Alors oui je suis en colère car un bipolaire, même soigné, reste un château de cartes qui au premier coup de vent risque de s'écrouler et de ne pouvoir être reconstruit.
ValL
5 années ont passé
Il y 5 ans j’écrivais “Ma douleur”, à ce jour j’écris “Mélodie”,
Je partage cet espoir pour ceux qui souffrent et que j’aime, gardez cet espoir, il n’est jamais trop tard
Ma douleur
Tu m'as prise par la main un matin d'hiver et tu ne m'as plus lâchée.
Tu m'as forcée à te suivre là où les démons m'avaient bâillonnée et enfermée, où les murs portaient déjà des marques de souffrance, des noms gravés, des empreintes laissées et des parfums entremêlés.
J'ai compris soudain que je n'étais pas la première séquestrée dans cette cave sombre et étriquée où misère et peur règnent quand vient le soir.
Emmurée dans ce réduit, seul mon espoir espère, prisonnière de mes pensées et hantée par ces troubles avec lesquels je cohabite
Ma tête débloque, mes pensées s'entrechoquent, et revoilà le moment critique où ma perte de réalité agresse mon être intérieur.
La peur envahie mon esprit et me glisse doucement vers la folie.
Douleur et souffrance ont fait en moi leur nid.
ValL
Mélodie
Douceur de l’hiver, je te sens m’effleurer en me caressant, j’entends tes flocons toupiller, je vois ta blancheur illuminer la prunelle de mes yeux, je sens mon cœur embrasé languir ta froideur et je hume ton vent glacé empourprer mon visage.
Romantiques, pastel et douces seront les nuances de ma quiétude. Scintillant dans la nuit noire, une étoile constellée sera l’âme de mon père disparu et vaguant furtivement.
Résonnent dans ma tête de chantantes mélodies, pacifiant une douleur du passé, qui me rallie à la vie.
J’aborde sans souffrance et sans crainte un avenir archangélique, ma foi fera le reste.
Le diable s’est émané de mon corps et l’ange l’a évincé, clément, éthéré, liquoreux, il saura me mener vers l’horizon d’un ravissement bien récolté.
ValL
Je vais mieux
Cela peut étonner, mais dire « je vais bien » n’est pas si facile que cela.
Depuis des années, mon cerveau était lourd comme une pierre, me faisant hurler de douleur, lui seul était le maître de ma vie.
Il y a quelques mois, avec réticence , j’ai dit oui à un nouveau traitement conseillé par une équipe de psychiatres qui ont tout fait pour endormir la maladie.
Semaine après semaine, les résultats devenaient de plus en plus satisfaisants.
À ce jour, mon cerveau est léger un peu comme une barbe à papa et me permet d’espérer connaître un peu de répit.
Mon objectif est d’apprendre à vivre sereinement et, croyez-moi, c’est difficile.
Les derniers temps, je ne parvenais à rester éveillée que 4 heures par jour, sous amphétamines, maintenant elles ne font plus partie de mes médicaments, tout comme les anxiolytiques.
Mes journées ne m’ont jamais paru aussi longues, j’ai dû changer mon rythme et mes habitudes.
Plus d’hyper-activité, plus d’angoisses, plus de grosses fatigues et beaucoup moins de phobies.
Quant à mes hallucinations, j’imagine qu’elles sont toujours un peu présentes, mais je gère bien la situation.
La bête est endormie, c’est à moi de ne pas la réveiller, mais avec volonté et courage, j’espère pouvoir la laisser en sommeil.
Une chose est sûre, ce que je découvre de la vie, par le passé, je ne l’ai jamais croisé sur mon chemin.
Comment ne pas devenir croyante avec ce miracle qui m’a fait sortir des flammes de l’enfer, qui m’a dirigé vers la lumière de la sérénité.
Voilà pourquoi je m’éloigne des personnes qui peuvent perturber en mal, j’ai trouvé l’harmonie et la joie.
J’ai aussi appris à positiver devant toute situation, de retourner
Les êtres qui ne croient en rien deviennent et aigris et malheureux, je souhaite à tous la paix.
ValL